06.01.1918

L’adieu au père

 
 
Yves Congar (au milieu) avec sa famille en 1918 : le père de famille déporté début 1918 n’est pas sur cette photo.
Yves Congar (au milieu) avec sa famille en 1918 : le père de famille déporté début 1918 n’est pas sur cette photo.
 
 

En Allemagne, le travail forcé est censé maintenir à flot l’économie de guerre. Dans un premier temps, le haut commandement met à contribution une véritable armée de plus d’un million de prisonniers de guerre. Vers la fin du conflit, ce sont de plus en plus souvent des civils qui sont déportés en Allemagne. Parmi eux, le père d’Yves Congar. Ce faisant, l’Allemagne viole toutes les conventions. Celle de la Haye, relative aux « lois et coutumes de la guerre sur terre », proscrit la déportation et les travaux obligatoires pour les civils.

L’heure approche, ce sont les derniers moments : le dernier repas pris ensemble, à la santé de leur prochain retour. Enfin la dernière heure, l’heure des adieux, des embrassements, des étreintes... Les sentiments d’inquiétude, de souffrance envahissent mon coeur alors, j’ai envie de pleurer. (...) Nous revenons chez nous, ragaillardis par cette capture. La première impression que j’éprouvai c’est une impression de solitude, (...) le foyer allait être bien vide.