A l’automne 1915, Sarah Macnaughtan quitte son travail sur le front occidental pour une nouvelle mission humanitaire. Elle a appris qu’en Russie, on a un besoin urgent d’infirmières et de matériel médical. Tout un convoi doit être conduit par divers itinéraires jusqu’au front du Caucase. Dès le début décembre, de Moscou, Sarah Macnaughtan envoie ses vœux de Noël à ses sœurs en Angleterre; elle ne sait pas quand elle pourra à nouveau envoyer du courrier au pays.

Si tout va bien, nous serons à Tbilissi la semaine prochaine. Ce sera un voyage périlleux parce que le train nous amènera en quatre jours au pied des montagnes, mais il faudra ensuite franchir les cols en voiture ou à cheval – or on nous dit qu’il fait trop froid pour cela. Il vous faut nous imaginer comme Napoléon pendant «la retraite de Russie ». (…)Mes très chères sœurs, je vous souhaite le meilleur Noël qu’on puisse passer en cette année. Je me languis terriblement de vos nouvelles, mais jamais encore je n’avais été dans un lieu où le courrier circule si mal. Ecrivez-moi longuement ! Que dit-on de quand la guerre se terminera ?