31.07.1917

En tant que censeur

 
 
Charles Edward Montague en 1917
Charles Edward Montague en 1917
 
 

Paradoxalement, les reporters accrédités font un compte rendu plus fidèle de la guerre que les journalistes qui se sont opposés à la censure pour des raisons morales. Ces derniers sont contraints de rédiger leurs articles à Paris, à partir de rumeurs ou d’histoires inventées par leurs soins, tandis que Montague et ses collègues découvrent la guerre sous toutes ses facettes.

On se met en route à l’aube avec Gibbs [le correspondant de guerre le plus en vue en Grande-Bretagne] pour assister à la bataille [la troisième bataille des Flandres] depuis le mont Kemmel. Brouillard et fumée proviennent du feu de l’artillerie. On ne voit presque rien. La pluie arrive. C’est Le bon Dieu boche [en français dans le texte] qui fait la météo une fois de plus – der alte Gott, der deutsche Gott [le vieux Dieu, le Dieu allemand, en allemand dans le texte]. Puis on se rend à l’hôpital de campagne pour jeter un œil aux blessés. L’après-midi, je censure les articles des correspondants.